En France et dans le monde, de plus en plus de couples sont touchés par des problèmes d’infertilité. Ils ont recours à l’intervention de la médecine pour les aider à avoir un enfant. La stimulation ovarienne, l’insémination artificielle, la Fécondation In Vitro (FIV), la fécondation avec micro-manipulation (ICSI)… sont autant de techniques faisant partie des démarches de la Procréation Médicalement Assistée (ou PMA) pour aider les couples à concevoir un bébé. Combien de bébés naissent grâce à la fécondation in vitro en France ? Quelles sont les chances de grossesse avec ces avancées scientifiques ? Faisons le point sur les techniques de l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP), qui permet la naissance de 19 000 nouveau-nés chaque année.
La Procréation Médicalement Assistée, un peu d’histoire
C’est au début du 19ème siècle que les premières inséminations artificielles intra-conjugales sont réalisées en France. Les banques de sperme voient le jour aux États-Unis à partir de 1968 et la technique de congélation du sperme est mise en place en France pour la première fois en 1972. Cette même année, l’hôpital Necker instaure les premiers dons de sperme (à l’époque ils sont rémunérés et ouverts à des hommes n’ayant pas forcément la majorité, fixée encore à 21 ans).
C’est en Grande-Bretagne en 1978 que le tout premier bébé né après une fécondation in vitro (technique mise en ouvre pour pallier à un problème au niveau des trompes que la chirurgie ne peut pas encore soigner) voit le jour, il s’agit de Louise Brown. C’est Robert Edwards, qui reçu d’ailleurs le prix Nobel de médecine dans le domaine de la PMA, qui fut l’instigateur de l’utilisation de la technique de la fécondation in vitro. En France, il faut attendre 1972 avec la naissance d’Amandine pour faire connaissance avec un bébé conçu par fécondation in vitro et tout cela grâce au docteur René Frydman. Les années suivantes sont marquées par des progrès importants et un taux d’échec qui se réduit nettement. L’expérience de l’embryon congelée est pour la première fois un succès en 1984 en Australie avec la naissance de Zoé.
Face au développement important des techniques d’Assistance Médicale à la Procréationéation, les pouvoirs publiques décident de créer des centres agréés ainsi que la Commission nationale de médecine et de biologie de la reproduction. En 1992, c’est à Bruxelles, grâce au chercheur Paul Devroey, qu’est mise au point pour la première fois l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde. Cette technique permet de contrer l’infertilité masculine.
En France, c’est en 1994 que nait Audrey, le premier bébé conçu grâce à la méthode de l’injection intra-cytoplasmique de spermatozoïde. C’est également durant cette même année que les premières lois de bioéthique sont votées pour définir avec exactitude le terme « assistance médicale à la procréation » comme étant les « pratiques cliniques et biologiques permettant la conception in vitro, le transfert d’embryons et l’insémination artificielle ainsi que de toute technique d’effet équivalent permettant la procréation en dehors du processus naturel ». Ces techniques sont jusqu’à aujourd’hui réservées aux couples hétérosexuels, vivants, en âge de procréer, mariés ou pouvant justifier d’au moins deux ans de vie commune. Les années qui suivent sont marquées par l’apparition de traitements inducteurs de l’ovulation plus simples à utiliser. De plus, le nombre d’embryons transférés est réduit pour diminuer le nombre de grossesses multiples. Il faut attendre 2004 pour que l’Agence de la biomédecine (organisme public placé sous la tutelle du ministère de la Santé) voit le jour. Elle regroupe les activités d’assistance médicale à la procréation, de diagnostics prénatal et génétique.
La Procréation Médicalement Assistée: Les différentes techniques
- La stimulation ovarienne
La première méthode proposée à un couple rencontrant des difficultés pour concevoir un bébé et aussi la plus simple est la stimulation ovarienne. Les troubles qui concernent le couple sont généralement le cas d’absence d’ovulation (anovulation) ou d’ovulations rares ou de qualité médiocre (dysovulation). Cette méthode consiste à augmenter la production de follicules matures par les ovaires en vue d’obtenir une ovulation de meilleure qualité.
Dans un premier temps, le traitement consiste à prendre des comprimés (le citrate de clomifène) pour favoriser la fabrication d’un ovocyte. Si cela n’est pas suffisant, des injections d’hormones peuvent être proposées par votre médecin. Des examens tels que des échographies et dosages hormonaux font partis du suivi médical recommandé dans le cas d’une stimulation ovarienne notamment pour ajuster les dosages au fur et à mesure.
- L’insémination artificielle : la plus ancienne technique
La méthode de procréation médicalement assistée la plus ancienne, mais aussi la plus utilisée, pour les problèmes de trouble de l’ovulation et d’infertilité masculine est l’insémination artificielle. Cette méthode consiste à déposer du sperme dans l’utérus de la femme. Cette technique ne nécessite pas d’hospitalisation est parfaitement indolore. De plus, elle peut être pratiquée de manière répétée sur plusieurs cycles, successifs ou pas. Cette technique suit généralement une stimulation ovarienne pour augmenter les chances de réussite.
- La FIV : une fécondation en dehors du corps humain
En cas de de perturbation de l’ovulation, d’obstruction des trompes ou la présence de spermatozoïdes de mauvaise qualité ou en nombre insuffisant, c’est le recours à la fécondation in vitro qui est envisagé. Le principe consiste à mettre en contact, en dehors de l’organisme féminin et dans un milieu favorable (généralement an laboratoire), des spermatozoïdes et des ovules dans le but d’obtenir une fécondation.
Tout juste 3 jours après, l’embryon obtenu est déposé dans l’utérus de la future maman. Il faut savoir que le taux de réussite avoisine les 25% et que cette technique permet de « choisir » les gamètes de la meilleure qualité possible dans le but d’augmenter les chances de réussite. Cette méthode donne parfois lieu à des grossesses multiple puisque plusieurs embryons (deux ou trois) sont implantés dans l’utérus.
- Une autre forme de FIV: l’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI)
Il existe une autre forme de FIV, appelée l’injection intracytoplasmique de spermatozoïdes (ICSI). Cette technique est plus récente et consiste en la micro-injection d’un spermatozoïde directement dans le cytoplasme d’un ovocyte mature. Elle est indiquée en cas d’échec de la fécondation in vitro ou encore lorsque les spermatozoïdes ne sont accessibles que par prélèvement dans le testicule. Les chances de réussite de cette technique sont d’environ 30%.
La Procréation Médicalement Assistée en statistiques
En France et en 2013, selon l’agence de la biomédecine, ce sont près de 23 000 naissances qui ont eu lieu grâce à la procréation médicalement assistée, soit donc environ 2,8% du nombre total des naissances françaises.
Tout savoir sur la grossesse